Disons-le tout de suite : ce mardi 27 juin, un certain Donald Felix Zampach est monté à la barre face à la justice américaine. Sa recette secrète ? Faire sauter la banque pendant trente bonnes années en vivant aux crochets de sa défunte mère. Oui, vous avez bien entendu, celle-ci est passée de vie à trépas depuis 1990. Le drôle de numéro de ce Californien s’élève à une somme rondelette de 860.000 dollars – soit près de 790.000 euros pour les accros à l’euro – subtilisés dans les poches de l’état via allocations et cartes de crédit.
Né à Poway, ville tranquille au nord de San Diego, notre compère s’est adonné à un petit business des plus lucratifs. Ce doux flou artistique repose sur la bagatelle de 830.000 dollars (plus de 760.000 euros) de prestations sociales gracieusement versées par la sécurité sociale à sa tendre maman déjà six pieds sous terre. Pour faire bonne mesure, il a rajouté à cette somme 30.000 dollars (haut, les cœurs : ça fait plus de 27.520 euros) obtenus via de fausses cartes de crédit ouvertes sans sourciller durant les trente dernières années.
Votre front se plisse d’incrédulité ? C’est bien normal. Randy Grossman, le procureur des Etats-Unis, a lui-même poussé un soupir de désarroi : « Voilà ce qui s’appelle une fraude de haut vol, une des plus grandes et longues jamais vues dans le district. L’accusé n’a pas simplement encaissé sans broncher les chèques de sa mère décédée, oh que non ! Il est allé bien au-delà, orchestrant une manipulation pendant plus de trente ans, requérant une bonne dose d’audace et de subterfuges pour dissimuler le pot-aux-roses.»
UN C.V. TRUFFÉ DE MALICES DÉCOUVERTES
Comment tout cela a-t-il commencé ? En 1990, alors que sa mère rendait l’âme au Japon à l’âge de 65 ans, notre homme au sourire narquois débutait une carrière en matière de manipulation : il a sans hésiter transféré à son nom les droits de propriété de la maison maternelle.
Années après années, cet escroc émérite n’a pas hésité à reproduire la signature de sa mère sur divers documents pour tromper son monde, abusant de son compte bancaire et falsifiant ses déclarations d’impôts. Pendant une bonne trentaine d’années, cet homme a joué la partition à la perfection, masquant à la sécurité sociale le décès de sa mère afin de gonfler sa tirelire.
Le verdict est tombé : coupable de « blanchiment d’argent » et de « fraude à la sécurité sociale », ce Californien a été libéré sous caution, en attendant que la sentence définitive soit prononcée le 20 septembre prochain. Un petit conseil : allez donc préparer les mouchoirs, car notre compère pourrait écoper d’une peine de prison s’élevant à 25 ans.
Les Etats-Unis, ce pays aux 70 millions de bénéficiaires de la sécurité sociale en 2020, ont une politique des plus restrictives en la matière : le taux d’incidents frauduleux est estimé à moins de 1 %. Moralité : ce genre de farce, ça ne court pas les rues !